Nouveaux savoirs, nouvelles épistémologies
La logistique, le monde du travail et les nouveaux régimes de la production du savoir
8 Août 2011
Avec l’émergence du règne universel de l’ordinateur et de l’informatisation du travail et de la vie, il est clair que l’on peut définir la situation actuelle comme celle de l’ère des réseaux. Quel que soit son milieu social, sa situation géoculturelle ou le mode de production auquel il participe, l’individu contemporain est connecté en permanence aux circuits du capital. Quels effets ce règne des réseaux a-t-il sur les dispositifs institutionnels liés à la production du savoir ? Et quelle sorte de relations socio-techniques émergent-elles pour comprendre les nouveaux diagrammes de la politique ? Cet article examine ces questions en relation avec les industries logistiques globales qui dirigent le mouvement des hommes, des choses et de l’argent.
Quelques réflexions sur l’usage de la dialectique
12 Juillet 2011
Quiconque est passé à travers les discussions sur la dialectique qui se sont développées au sein de ce que l’on a appelé le « marxisme occidental » des années 1930 et 1950-1960 sait à quel point Histoire et conscience de classe de Lukács et tout le travail de l’Ecole de Francfort ont joué de manière complémentaire. A l’époque, cette hybridation étrange et inactuelle a produit toute une série de descriptions phénoménologiques et d’hypothèses normatives pour lesquelles la vie, la société et la nature, parce qu’elles étaient toutes trois investies par la force productive du capital, en étaient radicalement affaiblies. La thématique de l’aliénation traversait l’ensemble de ce contexte théorique : toute la phénoménologie des actions, toute l’historicité de l’existence étaient considérées comme totalement absorbées à l’intérieur du projet capitaliste d’exploitation, de la production capitaliste du pouvoir sur la vie.
Après Foucault – L’épistémologie sociale face aux savoirs anciens et nouveaux
5 Juillet 2011
Comment devons-nous penser le savoir et les savoirs, anciens et nouveaux? Les savoirs nouveaux posent la question avec urgence. Devrions-nous chercher de nouveaux faits et les vérités qu’ils contiennent ? Après tout, ils sont nombreux à inclure la vérité dans la définition même du savoir, tandis que d’autres s’y opposent vivement. Devrions-nous à la place examiner leur fonctionnement social ? Ou faire les deux ? L’épistémologie sociale du savoir récent ne sera accessible que dans un futur éloigné ; nous pourrions cependant trouver une aide et des inspirations dans les grandes analyses de savoirs plus anciens.
Théories post-cosmopolitiques: Différence sexuelle, vernacularisation et l’art après Angkor
20 Décembre 2010
La perte de la terre natale comme perte de la souveraineté est ainsi chaque fois inscrite à l’inauguration d’une nouvelle époque historique. Il importe peu que ce soit une perte réelle ou fantasmatique, fictionnelle ou fabuleuse, une perte effective ou non, établie, étayée par un travail historico-scientifique ou non, une perte éprouvée, ressentie ou redoutée. Cela s’appelle castration, bien entendu, sous d’autres cieux ; je ne prendrai pas le temps de faire le lien ici, mais ce que je suis en train de raconter de la terre et du terroir ou du territoire, d’une sorte de dialectique sexuellement chargée entre la perte et la retrouvaille ou la reconstruction, la rupture et la continuité, l’érection ou la délimitation d’une figure qui se détache sur un fond proprement infini – ce que je raconte ainsi appelle une longue et méticuleuse traduction, en vérité un transfert, en pays analytique.
Politiques de la philosophie à partir de la modernité
6 Novembre 2009
La modernité, qui avait été à l’origine de nombreuses ouvertures en direction des continents extra-européens, fut en même temps la grande rupture qui a rendu la traduction presque impossible en prêtant une dimension normative à de nombreux concepts, en particulier celui du politique. A travers un processus d’universalisation (une « occidentalisation »), des concepts et des termes d’origine « européenne » se virent pourvus d’une continuité généalogique et étymologique qui frappait d’une discontinuité correspondante ceux qui provenaient d’autres lieux et d’autres langues.